Le 18 octobre était la journée mondiale de la ménopause. On estime que ce sont 400 000 personnes chaque année qui sont concernées par cette étape normale de la vie. C’est l’occasion de faire le point sur les symptômes qu’elle engendre et sur les ressources à disposition pour oser en parler.
Comment reconnaître la ménopause ?
La ménopause se définit comme l’arrêt des règles (ou « aménorrhée ») depuis plus d’un an, sans cause identifiée, et survenant généralement entre 45 et 55 ans. Elle peut aussi être induite par certains traitements médicaux (chimiothérapie) ou chirurgicaux. C’est l’arrêt du fonctionnement des ovaires qui entraîne une baisse du taux d’œstrogènes, et donc l’arrêt des règles.
La ménopause survient après une période de transition, la périménopause, qui dure généralement entre 2 à 4 ans. Pendant cette période, les règles peuvent être irrégulières : les cycles menstruels raccourcissent et/ou s’allongent. D’autres symptômes apparaissent parfois, comme l’irritabilité ou des seins douloureux.
Des symptômes variables
La plupart des personnes vont vivre d’autres symptômes que l’arrêt des règles au moment de leur ménopause. En effet, 87 % des femmes de 50 à 65 ans sont affectées par au moins un autre symptôme (INSERM). 20 à 25 % des femmes souffrent de troubles sévères qui affectent leur qualité de vie.
Cette période de changement va être plus ou moins longue selon les personnes : 25% des femmes présentent encore certains symptômes au bout de dix ans.
Les plus fréquents ont un lien direct ou indirect avec la baisse du taux d’œstrogènes.
- Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes : les œstrogènes jouent un rôle dans la régulation de la température du corps
- La sécheresse vulvo-vaginale : l’œstrogène est l’hormone responsable de la production de la glaire cervicale et de la lubrification. C’est pourquoi la diminution de cette hormone engendre une sécheresse vaginale et vulvaire. En période de périménopause, au contraire, certaines personnes voient les pertes blanches augmenter. Cela s’explique par une sur-stimulation du cerveau, qui essaie de compenser la “paresse” des ovaires.
- Les douleurs articulaires et l’ostéoporose : les œstrogènes jouent un rôle important dans la bonne santé des os et des articulations. Avec la ménopause, ils ne peuvent plus remplir ce rôle. Cela crée des douleurs articulaires et augmente également le risque d’ostéoporose
- La prise de poids : les œstrogènes jouent un rôle dans la régulation de la satiété et de l’appétit. La sensation de faim augmente, ce qui peut générer pour la personne une prise de poids
- Les changements émotionnels : les modifications de l’humeur sont très variables : fatigue, irritabilité, dépression, sentiment de tristesse, baisse de la libido, etc. Elles peuvent être partiellement en lien avec la baisse d’œstrogène, qui joue un rôle au niveau cognitif, mais pas uniquement. En effet, les changements corporels (prise de poids, vieillissement, etc), et le manque de sommeil induit par les bouffées de chaleur, ont un impact sur le bien-être psychique.
Cette liste de changements n’est pas exhaustive, il y en a bien d’autres (augmentation des risques cardio-vasculaires, incontinence, fragilisation des cheveux, infections urinaires, modification de la poitrine, etc). Le vécu de ménopause est très variable d’une personne à l’autre.
Quelle sexualité avec la ménopause ?
Parmi les symptômes les plus courants, certains peuvent avoir un impact significatif sur la vie sexuelle. C’est le cas de la sécheresse vaginale, la perte de libido, ou l’estime de soi face aux changements de son corps.
Est-ce que cela signifie que la vie sexuelle s’arrête ? C’est à vous de voir. Ça peut aussi être le moment de repenser sa sexualité, et la vivre autrement.
Vous pouvez utiliser des lubrifiants ou des traitements contre la sécheresse intime. Vous pouvez aussi transformer votre pratique de la sexualité, et ne plus vous focaliser sur la pénétration, ou vous masturber, etc. Tout est possible.
Le clitoris, lui, ne perd pas en terminaisons nerveuses et reste aussi sensible ; la qualité des orgasmes reste la même !
Attention toutefois à ne pas oublier la contraception pendant la périménopause. A cette période, les règles sont irrégulières, elles peuvent s’arrêter de longs mois et reprendre soudainement.
J’ai besoin d’en parler
En France, la ménopause est encore perçue comme un tabou : 48 % des femmes de moins de 50 ans considèrent qu’il est difficile de parler de la ménopause. 39 % des femmes pré-ménopausées sont inquiètes. En 2019, 34 % des femmes de 45-54 ans estimaient qu’il n’y avait pas assez d’information sur ce sujet et 38 % ne savaient pas à qui en parler.
Si les symptômes de la ménopause affectent votre qualité de vie, vous pouvez en parler avec votre médecin. Pour cela, vous pouvez demander un rendez-vous “Bilan prévention”. Ces consultations sont le moment de faire un point sur vos habitudes de santé et facteurs de risque en général, et de faire un focus particulier sur la ménopause.
Si vous avez des questions, des doutes, si vous avez besoin d’une écoute autour de ces changements importants de votre vie, vous pouvez vous tourner vers le Planning Familial le plus proche.
Vous pouvez également nous contacter via le 0800 08 11 11 (France) le +331 48 07 10 57 (de l’étranger) et sur notre tchat !