Le Planning familial vous apporte les informations légales et pratiques sur l’IVG. Nous assurons toute l’année une écoute anonyme au numéro vert gratuit 0800 08 11 11 et une orientation possible vers des professionnel.les de santé sexuelle formé.es à l’IVG dans toute la France.
Dans notre pays, toutes les femmes doivent pouvoir choisir de vivre une sexualité sans procréer, d’être enceinte ou pas, de poursuivre ou non une grossesse, de décider quand avoir ou ne pas avoir d’enfant, sans avoir à justifier leur choix.
Le droit à l’avortement en France
Définition et loi
L’IVG ou Interruption Volontaire de Grossesse désigne un avortement déclenché pour des raisons non médicales, suite à une décision personnelle dans un cadre légal. Il est autorisé et légal en France depuis la loi du 17 janvier 1975, dite loi Veil (défendue par Simone Veil, ministre de la santé).
Le droit à l’IVG est garanti par la loi. L’entrave à l’IVG constitue un délit puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. Si vous avez été ou êtes victime d’entrave à l’IVG, vous pouvez nous le signaler en appelant le 0800 08 11 11 (service & appel gratuits).
Délais légaux pour une interruption volontaire de grossesse
En France, une IVG peut être pratiquée jusqu’à la fin de la 14ème semaine de grossesse (SG), soit 16 semaines d’aménorrhée (SA) ou absence de règles après le 1er jour des dernières règles. L’interruption volontaire de grossesse ou avortement peut se pratiquer selon 2 méthodes : la méthode médicamenteuse possible jusqu’à 7 SG (semaines de grossesse) ou 9 SA (semaines d’aménorrhée) en ville et/ou en établissement de santé, ainsi que la méthode par aspiration possible jusqu’à 14 SG ou 16 SA.
Une femme mineure peut avorter sans autorisation parentale. Elle peut garder le secret en ayant recours à une personne majeure référente de son choix (copains, copines, personne du Planning Familial, famille, vie scolaire etc.). Elle doit demander cette intervention elle-même, en dehors de la présence de toute personne. Il n’y a pas de motif de détresse à justifier, ni de délai de réflexion à observer. La consultation de conseil, dite psychosociale pour une femme qui souhaite faire pratiquer une IVG, n’est pas obligatoire pour les femmes majeures, mais le reste pour les femmes mineures. Il n’y a plus de délai a respecter pour les personnes mineures ou majeures entre l’entretien psychosocial et l’IVG.
Prise en charge de l’IVG en France
Le coût d’un avortement est pris en charge par l’assurance maladie à 100%. Il peut varier en fonction de la méthode utilisée (médicamenteuse ou chirurgicale), du type d’établissement, du mode d’anesthésie et de la durée d’hospitalisation.
De plus le tiers payant est obligatoire même en secteur libéral.
Tout acte entrant dans le cadre d’une interruption volontaire de grossesse ne peut pas faire l’objet d’un dépassement d’honoraire.
Démarches préalables à l’interruption volontaire de grossesse
Délai de réflexion
Il n’existe plus de délai de réflexion minimal entre le premier et le deuxième temps pour les femmes majeures et mineurs. Ils peuvent avoir lieu au cours d’une seule et même consultation. Vous prenez le temps de réflexion que vous jugez nécessaire pour votre décision, en tenant compte du délai légal pour la réalisation de l’IVG (14 semaines de grossesse). De plus, la même consultation médicale préalable peut aussi être l’occasion d’évoquer et/ou de prescrire la contraception.
Il n’y a pas d’obligation à être suivie par le.la même professionnel.le de santé aux deux rendez-vous préalables s’il ne sont pas fait dans un même temps.
Échographie de datation
La plupart des médecins ou sage-femmes demandent une échographie de datation avant de réaliser l’IVG pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une grossesse extra utérine (GEU) en vérifiant l’implantation de l’œuf, et pour préciser la datation de la grossesse. Si elle est souvent pratiquée, l’échographie n’est cependant pas obligatoire notamment si les cycles sont réguliers, la date des dernières règles et la date du rapport à risque connues. L’absence d’accès à l’échographie ne doit pas être un frein à la programmation de l’IVG médicamenteuse.
Il existe 2 méthodes échographiques : soit la méthode avec la sonde sur le ventre (sus pubienne/abdominale), soit la méthode avec la sonde introduite dans le vagin (endo-vaginale). La vérification échographique par voie sus pubienne/abdominale (la sonde est appliquée sur le ventre) est le plus souvent préconisé. Sachez qu’une échographie endo-vaginale doit se faire avec votre consentement.
Si l’échographie est réalisée trop tôt, avant 5 SA (semaines d’aménorrhées) c’est-à-dire 3 semaines de grossesse, et avec un résultat de prise de sang de Beta HCG (Hormones de grossesse) inférieur à 1000 unités, on ne voit rien à l’échographie. Dans ce cas il est possible de réaliser une IVG précoce.
Les 2 méthodes pour une interruption volontaire de grossesse
Il existe deux techniques possibles d’IVG. La technique utilisée, médicamenteuse ou instrumentale (appelée aussi chirurgicale) , dépend du choix de la femme concernée, du terme de la grossesse et des contre-indications médicales.
L’IVG médicamenteuse
L’IVG médicamenteuse est une méthode d’avortement qui peut se pratiquer jusqu’à la fin de la 7ème semaine de grossesse, soit 9 semaines après le début des dernières règles. Elle consiste à provoquer une fausse couche en prenant 2 médicaments différents qui interrompent le développement de la grossesse et provoquent l’expulsion de la grossesse. Elle peut être réalisée en cabinet de ville, par certains médecins ou sage-femmes, dans un centre de planification ou dans un centre de santé, et dans un établissement de santé (hôpitaux ou cliniques agréées) avec seulement quelques heures d’hospitalisation.
L’IVG chirurgicale
L’IVG chirurgicale que l’on appelle aussi IVG instrumentale peut être pratiquée au début d’une grossesse et jusqu’à la fin de la 14ème semaine de grossesse, soit 16 semaines après le début des dernières règles (Semaines Aménorrhées). L’IVG chirurgicale consiste en la dilatation du col de l’utérus et l’évacuation du contenu utérin par aspiration. Elle est pratiquée sous anesthésie générale ou locale en établissement de santé c’est-à-dire dans un hôpital, dans une clinique ou dans certains centres de santé.
Faire son choix ?
Pour beaucoup de femmes le choix d’interrompre une grossesse et d’avoir recours à une IVG est un choix évident, facile… pour d’autres ce sera plus compliqué et dans ce cas il ne faut pas hésiter à aller voir un·e conseillèr.e conjugal.e et familial.e du Planning familial ou d’un autre centre de santé sexuelle, en parler via le numéro vert ou le tchat du planning familial, ou prendre un RDV avec un·e médecin ou un·e sage-femme.
Pourquoi Contacter le Numéro Vert National Gratuit du Planning Familial
Lorsque la personne hésite entre ces deux méthodes d’avortement, elle peut bénéficier d’une écoute pour l’aider à cheminer dans sa décision, ainsi que d’informations complémentaires en appelant le numéro vert 0800 08 11 11 ou du tchat (service & appel gratuits). Des personnes professionnelles de l’écoute et de la santé sexuelle du Planning familial sont à votre disposition du lundi au samedi de 9h à 20h. Elles garantissent une écoute et un accueil sans jugement, sans demande de justifier sa décision.
Le Planning familial milite depuis toujours pour le droit à l’avortement, pour le droit fondamental des femmes à être libres de leurs choix, à vivre sans procréer, à être enceinte ou pas, à poursuivre ou non une grossesse, à avoir ou non un enfant.
Risques, effets secondaires et conséquences d’une IVG
La fertilité
Avoir recours à un ou plusieurs avortements dans sa vie n’entraine pas de risque d’infertilité, n’a aucune conséquence sur la fertilité et ne diminue pas la fécondité, contrairement à certaines idées reçues qui continuent de circuler.
Les effets secondaires
Les médicaments donnés pour l’IVG médicamenteuse et préparer l’IVG chirurgicale peuvent entraîner des effets secondaires indésirables comme des sensations de nausées, parfois des vomissements. La méthode médicamenteuse déclenche des saignements qui se transforment de manière exceptionnelle en hémorragie nécessitant alors une hospitalisation.
Les troubles psychologiques
Les femmes qui pratiquent un avortement ne développent pas de troubles psychologiques post-IVG, dépression ou un comportement suicidaire par exemple, si elles n’en avaient pas avant l’IVG.
Il n’y a pas de traumatisme si l’avortement a été décidé par la personne et si elle ne subit pas de pressions et/ou de jugement par son entourage ou par les professionnel·les qui l’accompagnent.
Le numéro vert (anonyme et gratuit) 0800 08 11 11 ou le tchat sont des espaces pour bénéficier d’une écoute bienveillante et sans jugement quelque soit son vécu.
Bénéficier du témoignage d’autres femmes
La majorité des femmes qui décident de pratiquer une IVG par choix ressentent un soulagement. Vous pouvez consulter les témoignages de nombreuses femmes qui ont accepté de raconter leur avortement sur ce site.
Et aussi
Mes droits : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1551