Le « genre » au singulier est une notion mal comprises en France car transposée du terme anglais « Gender ». Elle est sujette à de nombreuses controverses. Un petit rappel de ce qu’est le genre s’impose donc.
La sociologie vous parle
Le genre est un concept sociologique désignant les « rapports sociaux de sexe » c’est à dire l’analyse des relations humaines à travers le prisme des attentes binaires et hiérarchisées liée aux catégories « femmes » et « hommes ».
Les rapports sociaux de sexe, ou le genre, forment un système construit socialement (opposé donc à l’inné) à partir d’une catégorisation binaire et hiérarchique des humains en fonction de caractéristiques physiques sexuelles. Les catégories « femmes » et « hommes » vont être attachées à des caractéristiques, des valeurs et des normes : « femme/féminin » et au « homme/masculin ». Les humains vont à travers la culture, l’éducation, les institutions… apprendre à coller à une de ces catégories, ou vont en subir les conséquences.
Ces rapports sociaux se transforment et évoluent en permanence selon les époques et les contextes. Les catégories existent dans tou·tes les régions du monde mais parfois ce qui est vu comme masculin et féminin diffère. Comme l’explique Françoise héritier à travers le concept de valence différentielle des sexes : c’est toujours le masculin qui va avoir plus de valeur que le féminin dans tous les cas, notamment dans nos sociétés dites modernes.
En synthèse
Le système de bi-catégorisation hiérarchisé entre les femmes et les hommes et entre les caractéristiques dites féminines et masculines s’appelle le genre :
- Cette hiérarchisation et cette catégorisation sont issues d’une construction sociale;
- Ces catégories se construisent en opposition;
- C’est un rapport de pouvoir avec un rapport inégalitaire et hiérarchisé qui privilégie les hommes et/ou le masculin;
- Ces rapports de pouvoir vous s’imbriquer et produire de nouvelles hiérarchies avec d’autres rapports de pouvoir (racisme, grossophobie, Homophobie, …)
L’approche liée au genre
Considérée ses projets, ses thématiques de travail en prenant en compte les différences et la hiérarchisation socialement construite par le genre, c’est adopter une « approche intégrée genrée ».
Quand bien même les cadres juridiques qui instaurent l’égalité des femmes et des hommes sont en place, les femmes et les minorités LGBTQI+ ne bénéficient pas forcément des mêmes droits réels et continuent à subir des discriminations et des violences spécifiques. Prendre en compte le genre dans l’analyse de celles-ci, c’est s’occuper de l’individu qui vit des oppressions mais c’est aussi prendre en compte le système dans lequel ces oppressions se développent.
Ex : Dans les violences conjugales prendre en charge une femme ou un homme victime, c’est comprendre que dans le cas d’une femme, la violence est systémique et s’inscrit dans des rapports de pouvoir plus larges que la seule conjugalité. Et que le travail de la personne professionnelle n’est donc pas « juste » de penser la sortie de la violence actuelle mais aussi de conscientiser comme la socialisation à être « une bonne fille » peut « favoriser » le vécu des violences et accompagner à cette réflexivité la personne victime.
L’approche dite genrée promeut des droits formels et réels égaux pour tou·tes, un meilleur accès aux espaces d’expression et de pouvoir, et à toutes les sphères, un partage équitable des ressources et des responsabilités, ainsi qu’un développement humain plus complet et durable pour tous et toutes.
Une méthodologie participative
La méthodologie de l’approche genrée implique une démarche participative afin de favoriser la montée en compétences des personnes concernées mais aussi de partir de leur expériences et vécus. En construisant avec les personnes victimes des injustices liées au genre, des outils, ressources adaptés à leur histoire, on permet de sortir d’une approche descendante. C’est aussi les principes d’éducation populaire dans lesquels le Planning Familial s’inscrit ses actions.
En s’adressant aux personnes comme aux institutions, l’approche de genre permet une meilleure prévention et une transformation sociale profonde pour imaginer des modes de relations plus démocratiques, tant dans la vie quotidienne que dans la vie économique, sociale et politique.