Lucia : Automne 2014, je rentrais de voyage et étais dans une période difficile. J’ai su que j’étais enceinte et je ne savais pas quoi faire, ni vers qui me tourner.

Un médecin de famille m’a recommandé un hôpital, j’ai exécuté. Au téléphone, le premier accueil a été alarmiste (ma grossesse était déjà avancé), a contrario l’anesthésiste lors du rdv pré-interv a tout minimisé…

J’étais paumée, je ne connaissais ni les démarches ni mes droits, et j’avais en plus un désir d’enfant qui me semblait complètement paradoxal avec l’envie d’avorter.

J’ai eu plusieurs échographie avant l’IVG à cause de fréquents saignements qui supposaient des fausses couches et à la dernière, l’échographe m’a montré que les membres se formaient.

Personne ne m’a jamais demandé comment je me sentais et je ne me suis pas sentie accompagnée malgré les personnes présentes.

Au réveil, encore sonnée, j’ai demandé si mon « utérus était vide », on ne m’a pas répondu et le personnel soignant à qui j’ai demandé m’a même laissé seule en me disant de me reposer.

J’ai le sentiment, encore présent, de ne pas avoir été « actrice » de mon choix tellement les choses se sont déroulées sans qu’on m’informe ou me questionne, j’obéissais bêtement et personne ne se souciait de moi.

Je ne regrette pourtant absolument pas ce choix.

Merci Lucia pour votre témoignage. Il est vraiment dommage que certain.es soignant.es n’accompagnent pas correctement et avec humanité les femmes qui choisissent d’avorter. L’ivg peut être une décision et un choix compliqué et l’ambivalence vis-à-vis d’une grossesse est parfois présent. Une fois que cette décision est prise les femmes sont soulagées et ne regrettent pas leur décision.

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