Illustration pour la page Règles menstruelles et sports
Les mascottes des jeux olympiques et paralympiques (bonnets phrygiens rouges avec le logo Paris 2024 sur le torse) sont au centre de l'image. Elles marchent l'une derrière l'autre dans les jardins du palais du Luxembourg. L'arrière-plan est flouté.
Photo par Alain Bachellier, CC BY-NC-SA

Avec les JO de Paris 2024, les sportives de haut niveau (re)mettent sur le tapis le sujet  des règles dans le sport. Depuis les années 2020, certaines sportives dénoncent un tabou sur le sujet et une méconnaissance de l’influence du cycle menstruel sur la performance.  En effet, les protocoles médicaux, nutritionnels et d’entraînements que les sportives suivent sont le plus souvent développés pour des athlètes masculins.

Influence des règles sur les performances sportives

Les fluctuations hormonales tout au long du cycle peuvent affecter divers aspects de la physiologie et de la psychologie des sportives. Elles entraînent des variations dans la performance, la récupération et la susceptibilité aux blessures. 

Au moment des règles ou juste avant, certaines sportives évoquent :

  • des troubles de l’humeur et du sommeil, 
  • des maux de tête, 
  • des crampes et douleurs dans le ventre, 
  • des bouffées de chaleur 
  • une prise de poids causée par une rétention d’eau

Le moment de l’ovulation, au contraire, voit leur performance augmenter et leur récupération être optimum.

La rétention d’eau peut générer des inquiétudes particulièrement chez les sportives qui pratiquent des sports à catégorie de poids (comme le judo ou la boxe par exemple). 

Gros plan sur l'abdomen d'une femme habillée en noir, qui se tient le ventre de douleur. On devine qu'elle est allongée sur un lit

Les règles abondantes nécessitent une attention particulière portée au risque d’anémie liée à la chute des réserves de fer, l’anémie ferriprive.
Les douleurs intenses vont gêner voire interdire certains mouvements, et peuvent aller jusqu’au vomissement. Elles peuvent aussi être le signe d’une endométriose non diagnostiquée.

 

Enfin, la gène, voire même la honte que ressentent certaines sportives pendant leurs règles peut influer sur la concentration, et donc la performance. C’est la peur de “la ficelle du tampon qui dépasse”, ou de la tâche de sang sur le justaucorps ou le kimono blanc. C’est le témoignage qu’apportait la judoka Frédérique Jossinet au Monde « J’ai eu plein de fois mes règles en compétition. Quand on est en kimono blanc, psychologiquement, on a peur de la tache, on va tout de suite être moins attentive à la compétition.« 

Adapter la pratique du sport aux règles

Permettre aux sportives de haut niveau de développer leurs pleines capacités pendant les compétitions comme les JO passe par différents types d’ajustement. 

Par exemple, l’un des leviers possible va être de remplacer un short ou un justaucorps blancs par des tenues colorées pour que les sportives ne soient plus dérangées par une “peur de la tâche”.  

Ainsi certaines sportives peuvent faire le choix de prendre une pilule contraceptive en continu pour interrompre les règles sur la durée d’une compétition.
Enfin, les sportives qui lèvent le tabou des règles incitent les entraieurs·euses à adapter leur entraînement au cycle menstruel.

C’est notamment l’objectif du programme Empow’Her mené par l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP). Il collecte des données diverses grâce à une application de suivi : à l’entraînement, sur leur réveil, leur forme, leur bien-être et leurs symptômes menstruels, le cas échéant.

Au premier plan une femme court sur un tapis de course. A sa gauche, légèrement en retrait, son entraineuse la regarde. Elles sont dans une pièce de clinique sportive

Pour aller plus loin

Brochure “Sport au féminin” de l’INSEP

https://www.insep.fr/sites/default/files/media/downloads/sport_feminin_2022_2_web_insep.pdf

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