[Communiqué de presse ] 28 septembre, Journée internationale du droit à l’avortement
En France en 2023 l’accès à l’avortement est un parcours de combattante ! En 2024, le Planning familial lance le baromètre de l’accès à l’avortement.
En cette journée internationale du droit à l’avortement, 28 septembre 2023, le Planning familial réaffirme son attachement à ce droit et à celui des femmes à disposer de leur corps et souhaite rappeler l’impérieuse nécessité d’un part de garantir un égal accès à ce droit pour toute personne qui souhaite avorter, d’autre part d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution française.
L’avortement n’est ni un problème ni un drame mais bien une solution à une grossesse non désirée.
Or aujourd’hui en France et dans le monde, les menaces au droit à l’avortement sont constantes et de plus en plus prégnantes.
A travers le monde, le droit à l’avortement est actuellement gravement menacé. Les mouvements anti -choix ultra financés sont très actifs partout dans le monde et metttent en oeuvre un lobbying puissant contre le droit à l’avortement. USA, Pologne, Hongrie, toutes les politiques mises en œuvre restreignent ce droit.
En France, les remontées terrain, témoignages d’associations et des femmes elles-mêmes, doivent nous alerter. Les résultats de l’enquête interne au mouvement du Planning familial recueillis auprès de 32 associations départementales représentantes de la diversité des territoires et des populations accueillies, mettent en exerguent des difficultés généralisées et structurelles de l’accès à l’avortement en France.
“Toutes les semaines, nous orientons des personnes vers le centre de santé sexuelle de l’hôpital, qui est engorgé, pour la prise en charge des 7-9. Cet été, des personnes ont dû se rendre jusqu’à Rennes (1h de route) pour avoir accès à l’IVG” (Planning familial du 35)
Des délais rallongés, la multiplication des rendez-vous et la non direction vers des professionnels compétents, des femmes faisant une centaine de kilomètres pour avorter, le tiers payant à 100% qui n’est pas toujours appliqué, des dépassements d’honoraires pratiqués, un anonymat pas respecté partout,… , l’accès à l’avortement est trop précaire et difficilement accessible, tant les freins son nombreux, notamment le manque concret deprofessionnel·es formé·es et volontaires provoquant ainsi de manière très réelle, une désertification sur certains territoires.
« IVG peu facilitée par certain.es professionne.les : pas de réorientation pour examens (écho, prise de sang), culpabilisation par certain.es professionnel.les, examens inadaptés (exemple: faire entendre le cœur), RDV multipliés pour mineure à l’hôpital (5 rdv) et examens parfois inadaptés (pas de communication avec la patiente)”(Planning familial du 78)
Ces freins sont nécessairement à corroborer avec les chiffres que vient de publier la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES) le 25 septembre 2023, qui montrent, pour 2022, une augmentation du nombre d’avortements en France, notamment chez les femmes de 20 à 30 ans et une stagnation chez les mineures. Les raisons de cette augmentation sont multifactorielles, et tirer des conclusions hâtives sans prise en compte de l’ensemble des facteurs, pourrait conduire à des interprétations erronées, en total inadéquation avec le droit des femmes et des minorités de genre à disposer de leur corps.
Augmentation du nombre d’avortements d’un côté et difficultés structurelles d’accès de l’autre, sont des marqueurs importants et ne peuvent rester sans réponse concrète, c’est un enjeu de société, d’égalité entre les femmes et les hommes, un enjeu de santé publique.
Mais parce que pour agir de manière efficace et ciblée, il est impératif d’avoir une connaissance pointue de la situation concrète et réelle, le Planning familial annonce la création d’un baromètre annuel de l’accès à l’IVG ayant vocation à constituer une référence en la matière. La première version du baromètre sera officiellement publiée en septembre 2024.
Au Planning familial nous plaidons pour :
– un accès égal et facilité à l’avortement pour toutes les femmes et minorités de genre sur tout le territoire dans le respect des lois existantes sur la gratuité et l’anonymat, – la suppression de la clause de conscience spécifique au droit à l’avortement, stigmatisante, et qui continue de faire le l’avortement un acte à part,
– l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution, pour faire de ce droit un droit fondamental et garanti.
Et, enfin nous rappelons que la mise en œuvre des séances d’éducation à la sexualité est un levier important pour un meilleur accès à une contraception choisie et adaptée, déterminant dans la lutte contre les grossesses non désirées.