Le Planning familial vous apporte les informations légales et pratiques sur l’IVG. Nous assurons toute l’année une écoute anonyme au numéro vert gratuit 0800 08 11 11 et une orientation possible vers des professionnel.les de santé sexuelle formé.es à l’IVG dans toute la France.

Dans notre pays, toutes les femmes doivent pouvoir choisir de vivre une sexualité sans procréer, d’être enceinte ou pas, de poursuivre ou non une grossesse, de décider quand avoir ou ne pas avoir d’enfant, sans avoir à justifier leur choix.

Le droit à l’avortement en France

Illustration réalisée en 2016 pour fêter les 60 ans du Planning familial et représentant Simone de Beauvoir, Simone Veil et Simone Iff

Définition et loi

L’IVG ou interruption volontaire de grossesse désigne un avortement déclenché pour des raisons non médicales, suite à une décision personnelle dans un cadre légal. Il est autorisé et légal en France depuis la loi du 17 janvier 1975, dite loi Veil (défendue par Simone Veil, ministre de la santé).

Le droit à l’IVG est garanti par la loi. L’entrave à l’IVG constitue un délit puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. Si vous avez été ou êtes victime d’entrave à l’IVG, vous pouvez nous le signaler en appelant le 0800 08 11 11 (service & appel gratuits).

Délais légaux pour une interruption volontaire de grossesse

En France, une IVG peut être pratiquée jusqu’à la fin de la 14ème semaine de grossesse (SG), soit 16 semaines d’aménorrhée (SA) ou absence de règles après le 1er jour des dernières règles. L’interruption volontaire de grossesse ou avortement peut se pratiquer selon 2 méthodes : la méthode médicamenteuse possible jusqu’à 7 SG (semaines de grossesse) ou 9 SA (semaines d’aménorrhée) en ville et/ou en établissement de santé, ainsi que la méthode par aspiration possible jusqu’à 14 SG ou 16 SA.

Une femme mineure a le droit d’avorter, avec le consentement du père ou de la mère ou du représentant légal. Si elle désire garder le secret, elle peut aussi avorter sans leur consentement avec le recours à une personne majeure accompagnante. Elle doit demander cette intervention elle-même, en dehors de la présence de toute personne. Il n’y a pas de motif de détresse à justifier, ni de délai de réflexion à observer. La consultation de conseil, dite psychosociale pour une femme qui souhaite faire pratiquer une IVG, n’est pas obligatoire pour les femmes majeures, mais le reste pour les femmes mineures. Si cette consultation de conseil a lieu, un délai de 48h doit être observé avant la réalisation de l’IVG.

Prise en charge de l’IVG en France

Le coût d’un avortement est pris en charge par l’assurance maladie à 100%.  Il peut varier en fonction de la méthode utilisée (médicamenteuse ou chirurgicale), du type d’établissement, du mode d’anesthésie et de la durée d’hospitalisation.

Le tiers payant peut être demandé par l’assurée. Il n’est pas obligatoire en secteur libéral.
Tout acte entrant dans le cadre d’une interruption volontaire de grossesse ne peut pas faire l’objet d’un dépassement d’honoraire.

Démarches préalables à l’interruption volontaire de grossesse

Délai de réflexion

Depuis 2016, il n’y a plus de délai de réflexion obligatoire pour les femmes majeures qui ne le demandent pas. Deux temps préalables à l’IVG sont prévus par la loi : le temps d’information et le temps de remise de consentement. Le consentement de la femme à pratiquer une IVG se fait par écrit par le ou la médecin ou sage-femme qui rédige une attestation de déclaration de consentement et lui fait signer. 

Depuis 2016, ces deux temps peuvent être confondus dans la même consultation médicale préalable qui sera aussi l’occasion d’évoquer et/ou de prescrire la contraception.
Pour les femmes mineures et pour les femmes majeures l’ayant demandé, un délai de réflexion de 48h est imposé après un entretien psycho-social obligatoire.
Il n’y a pas d’obligation à être suivie par le.la même professionnel.le de santé aux deux rendez-vous préalables. Il n’y a pas d’obligation à être suivie par le.la même professionnel.le entre les deux rendez-vous préalables et la réalisation de l’IVG.

Carte de Groupe sanguin

Il est nécessaire de connaître son rhésus (élément du groupe sanguin) pour réaliser un avortement. Le ou la médecin ou sage-femme demande un résultat d’analyse de sang ou une carte de groupe sanguin. Le carnet de santé ne mentionne pas le groupe sanguin et la déclaration orale ne suffit pas ; il est éventuellement possible d’appeler le laboratoire où les déterminations du groupe sanguin ont été faites. Si la personne ne dispose pas de ces informations et de ces papiers, il faut prévoir une prise de sang pour déterminer le groupe sanguin rhésus.

Echographie de datation 

La plupart des médecins ou sage-femmes demandent une échographie de datation avant de réaliser l’IVG pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une grossesse extra utérine (GEU) en vérifiant l’implantation de l’œuf, et pour préciser la datation de la grossesse. Si elle est souvent pratiquée, l’échographie n’est cependant pas obligatoire, notamment si les cycles sont réguliers, la date des dernières règles et la date du rapport à risque connues et si l’examen clinique est possible et concordant. L’absence d’accès à l’échographie ne doit pas être un frein à la programmation de l’IVG médicamenteuse. La vérification échographique est recommandée par voie sus pubienne/abdominale (la sonde est appliquée sur le ventre) moins invasive…) mais elle est encore souvent pratiquée par voie endo-vaginale c’est-à-dire avec introduction de la sonde d’échographie dans le vagin. Dans ce cas, vous devez être prévenue. Vous pouvez demander une échographie par voie sus-pubienne/abdominale.

Si l’échographie est réalisée trop tôt, avant 5 SA (semaines d’aménorrhées) c’est-à-dire 3 semaines de grossesse, et avec un résultat de prise de sang de Beta HCG (Hormones de grossesse) inférieur à 1000 unités, on ne voit rien à l’échographie. Rappelons que la datation par échographie est fiable à plus ou moins 5 jours, ce qui rend absurde l’application stricte des délais pour la réalisation des interruptions volontaires de grossesse à partir de la lecture du résultat de l’échographie.

Les 2 méthodes pour une interruption volontaire de grossesse

Il existe deux techniques possibles d’IVG. La technique utilisée, médicamenteuse ou instrumentale (appelée aussi chirurgicale) , dépend du choix de la femme concernée, du terme de la grossesse et des contre-indications médicales.

L’IVG médicamenteuse

L’IVG médicamenteuse est une méthode d’avortement qui peut se pratiquer jusqu’à la fin de la 7ème semaine de grossesse, soit 9 semaines après le début des dernières règles. Elle consiste à provoquer une fausse couche en prenant 2 médicaments différents qui interrompent le développement de la grossesse et provoquent l’expulsion de la grossesse.  Elle peut être réalisée en cabinet de ville, par certains médecins ou sage-femmes, dans un centre de planification ou dans un centre de santé, et dans un établissement de santé (hôpitaux ou cliniques agréées) avec seulement quelques heures d’hospitalisation.

L’IVG chirurgicale

L’IVG chirurgicale que l’on appelle aussi IVG instrumentale peut être pratiquée au début d’une grossesse et jusqu’à la fin de la 14ème semaine de grossesse, soit 16 semaines après le début des dernières règles (Semaines Aménorrhées). L’IVG chirurgicale consiste en la dilatation du col de l’utérus et l’évacuation du contenu utérin par aspiration. Elle est pratiquée sous anesthésie générale ou locale en établissement de santé c’est-à-dire dans un hôpital ou une clinique et dans certains centres de santé.

Comment savoir si on fait le bon choix ?

Prendre rendez-vous avec un.E professionnel.LE de santé ou un conseiller ou une conseillère conjugale et familiale

L’intéressée peut effectuer ce choix avec l’aide du ou de la médecin ou sage-femme dès la première consultation après une information faite par cette personne professionnelle de santé ou lors d’un accueil téléphonique. La femme peut également prendre rendez-vous auprès d’un.e conseillèr.e conjugal.e et familial.e du Planning familial ou d’un autre centre de santé sexuelle pour en parler.

Contacter le Numéro Vert National Gratuit du Planning Familial

Lorsque la personne hésite entre ces deux méthodes d’avortement, elle peut bénéficier d’une écoute pour l’aider à cheminer dans sa décision, ainsi que d’informations complémentaires en appelant le numéro vert 0800 08 11 11 ou du tchat (service & appel gratuits). Des personnes professionnelles de l’écoute et de la santé sexuelle du Planning familial sont à votre disposition du lundi au samedi de 9h à 20h. Elles garantissent une écoute et un accueil sans jugement, sans demande de justifier sa décision.
Le Planning familial milite depuis toujours pour le droit à l’avortement, pour le droit fondamental des femmes à être libres de leurs choix, à vivre sans procréer, à être enceinte ou pas, à poursuivre ou non une grossesse, à avoir ou non un enfant.

Risques, effets secondaires et conséquences d’une IVG

La fertilité

Avoir recourt à un ou plusieurs avortements dans sa vie n’entraine pas de risque d’infertilité, n’a aucune conséquence sur la fertilité et ne diminue pas la fécondité, contrairement à certaines idées reçues qui continuent de circuler.

Les effets secondaires

Les médicaments donnés pour l’IVG médicamenteuse et préparer l’IVG chirurgicale peuvent entraîner des effets secondaires indésirables comme des sensations de nausées, parfois des vomissements. La méthode médicamenteuse déclenche des saignements qui se transforment de manière exceptionnelle en hémorragie nécessitant alors une hospitalisation.

Les troubles psychologiques

Les femmes qui pratiquent un avortement ne développent pas de troubles psychologiques systématiques post-IVG, dépression ou un comportement suicidaire par exemple, si elles n’en avaient pas avant l’IVG.
Il n’y a pas de traumatisme si l’avortement a été décidé par la personne qui avorte. Si elle ressent le besoin de partager ses sentiments, de parler de son vécu, elle peut demander à être reçue en entretien individuel ou elle peut appeler ce numéro vert anonyme et gratuit 0800 08 11 11 ou tchater gratuitement pour bénéficier d’une écoute bienveillante et sans jugement.

Bénéficier du témoignage d’autres femmes

La majorité des femmes qui décident de pratiquer une IVG ressentent un soulagement. Vous pouvez consulter les témoignages de nombreuses femmes qui ont accepté de raconter leur avortement sur ce site.