Camille : J’avais 23 ans, je suis tombée amoureuse de mon copain au cours d’un voyage à l’étranger.

Lorsque mes règles se sont fait attendre j’ai acheté un test en pharmacie puis au moment du résultat la gorge serrée je réalise au travers de quoi je vais passer. J’ai toujours défendu l’avortement, pour moi, pas une seule seconde de doute s’est fait sentir. Je ne veux pas d’enfant, ni maintenant, ni plus tard.

Rendez-vous chez le gyneco et premiers jugements : pourquoi avez-vous attendu si longtemps pour consulter? Pourquoi ne pas le garder? Qui est le père? Quel âge a-t-il? Vous savez, c’est pas si difficile d’ajouter un enfant dans sa vie. Il est d’accord le papa ? Suivi d’une échographie ou elle me demande de regarder mon enfant. Vous voulez une photo de l’écho ?

J’ai dû me mettre en colère, expliquer que je ne veux pas d’un enfant, pas parce que je suis dans une détresse psychologique, pas parce que je n’ai pas l’argent, pas pour mes études, pas à cause de mon copain, parce que je ne veux juste pas d’enfants.

Je n’ai jamais regretté mon avortement. Je n’en ai jamais eu honte. Et si c’était à refaire je le referais. Marre d’entendre qu’une femme est forcément traumatisée et vivra avec ça sur la conscience toute sa vie.

C’est comment les autres nous le font vivre qui est difficile. Je n’ai jamais culpabilisé, jamais eu honte, et je n’y pense que quand des gens qui savent mieux sur tout parlent de réguler l’avortement.

Marre d’entendre que c’est un moyen de contraception pour quelques femmes. Quand bien même certaines iraient au travers de multiples avortements dans leur vie, cela reste leur corps et leur choix.

J’étais serveuse à l’époque et j’ai pris mon service du soir comme si de rien était.

Je me sens bien dans mon corps aujourd’hui et je suis fière de dire que j’ai eu le choix.

Bravo Camille pour votre force ! Que de jugements stupides et malveillants de la part de ce médecin ! Votre témoignage montre qu’il y a encore malheureusement des soignant.e.s anti-choix et anti avortement ! Le Planning familial dénonce ces mauvaises pratiques médicales et réaffirme qu’on n’a pas le droit de juger le choix d’une personne qui a recours à l’avortement.

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